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Un grand moment
Mercredi matin à 10h30 s'est élevé dans le ciel l'Airbus A380. C'est peut être un truc spécial avec les avions, mais cette majesté avec lequel il s'est envolé était saisissante. Quelle beauté... En outre, le fait que quelque chose d'aussi complexe, conçu de manière totallement virtuelle, vole du premier coup a quelque chose de magique.
On a souvent tendance dans ces colonnes à pleurer sur le manque d'innovation en Europe. Mais là, c'était l'occasion de célébrer une grande réussite technologique, non pas seulement française, mais européenne qui plus est. En plus, à la différence du Concorde, il s'agit d'un projet économiquement viable, pas d'un délire techno.
Mercredi soir, au journal de 20 heures, on a parlé de l'A380 pendant près de 15 minutes. 15 minutes d'optimisme, avec des gens contents d'être Toulousains/Français/Européens. 15 minutes qui montrent que l'Europe peut innover quand elle le veut.
Posted by Philippe Silberzahn on avril 30, 2005 at 09:41 PM dans Actualité | Permalink | Commentaires (0) | TrackBack
L’innovation industrielle au cœur du Conseil des ministres franco-allemand
De nombreux articles ont fait l'écho du sommet franco-allemand tenu à Paris le 26 avril dernier, et notamment de l'adoption de quatre projets communs en matière d'innovation :
Deux programmes concernent le secteur des technologies de l’information : le développement d’un moteur de recherche multimédia sur Internet pour l’image et le son ;
un programme concernant le secteur de la téléphonie mobile et des terminaux multimédia.
Deux autres sont en rapport avec le secteur de la Santé : la mise au point d’équipements permettant de détecter des maladies à partir de l’analyse des tissus de la peau et de concevoir des traitements personnalisés et des micro-thérapies, notamment pour les cancers de la peau ;
le développement d’IRM de nouvelle génération, qui permettront d’étudier très finement le fonctionnement du cerveau.
Parmi les articles à lire sur le sujet, celui de l'Expansion.com : http://www.lexpansion.com/art/32.0.130594.0.html
Posted by Bernard Buisson on avril 28, 2005 at 08:00 AM dans Actualité | Permalink | Commentaires (0) | TrackBack
Les blogs : une révolution dans le marketing des entreprises
Notre ami Benoît Sarazin vient de publier sur son site un excellent article sur l'impact du phénomène blog sur le marketing des entreprises.
D'après Benoît, les blogs constituent un phénomène surprenant qui va révolutionner le marketing des entreprises. Pourquoi ? Parce qu'aucun outil n'a offert un tel degré d'authenticité à une aussi grande masse d'utilisateurs. Comment cela va-t-il arriver ? La réponse réside dans l'observation de trois sociétés qui sont en avance sur le sujet : Microsoft, Nokia et les Centres Leclerc.
L'article de Benoît Sarazin : http://marchesenrupture
Posted by Bernard Buisson on avril 27, 2005 at 08:00 AM | Permalink | Commentaires (0) | TrackBack
Conférence: les défis de l'innovation pour le manager moderne
Le CNAM organise, dans le cadre des célèbres Mardi de l'Innovation, une conférence sur le thème "Le défi de l'innovation pour le manager moderne". Interviendront Yves Doz (Insead), Marc Giget, (CNAM), José Milano (AXA), Sylvie Martre (Thales Université), Philippe Louvet (L'Oréal), JP Schmitt (CNAM et Insead) ainsi que Xavier Fontanet (Essilor). Rien que ça...
La conférence aura lieu le mardi 31 mai au CNAM, amphi Paul Painlevé, de 18h15 à 20h30. Réservation obligatoire en écrivant à cancel at cnam.fr (oui, Cancel, c'est le nom de la personne qui s'en occupe).
Posted by Philippe Silberzahn on avril 25, 2005 at 08:00 AM dans Actualité | Permalink | Commentaires (0) | TrackBack
3ème université de printemps de la FING - "Innovation et Internet"
Pour sa 3ème édition, l’Université de Printemps de la Fing convie chercheurs de tous horizons, entrepreneurs, acteurs publics, créateurs, acteurs sociaux... à réfléchir sur le thème « Innovation et Internet ».
Pour ceux qui ne la connaissent pas, la FING (Fondation Internet Nouvelle Génération) est un "think tank" consacré à l'étude d'Internet et de ses impacts. La FING mène un gros travail de recherche sur des thèmes comme la mobilité, les usages, Internet et les collectivités locales, ou encore l'intelligence collective; elle organise des manifestations comme le carrefour des possibles, où des créateurs viennent exposer leurs inventions ainsi que des séminaires et des groupes de travail qui produisent études et rapports. La FING réunit trois types d'acteurs: des chercheurs (en général en sciences humaines), des administrations publiques, et des entreprises petites et grandes.
L’innovation telle qu’on en parle n’est plus seulement technique. Innovation de service, de processus, innovation par l’usage, innovation sociale, innovation incrémentale et de rupture... forment autant de facettes que les recherches et les pratiques ont exploré ces dernières années.
L’internet et les T.I.C. entretiennent naturellement un rapport étroit avec l’innovation : parce que les technologies évoluent très vite ; parce que les usages demeurent encore émergents et extrêmement ouverts ; et enfin, phénomène plus neuf, parce qu’ils mettent entre les mains de chaque utilisateur des outils de production, de création et de diffusion de niveau professionnel.
L’objectif est de partager visions et pratiques, de réfléchir et de produire ensemble, de tisser des liens entre des individus, des expériences et des savoirs venus d’horizons différents. Si le monde Internet vous intéresse, c'est là qu'il faudra être...
L’Université de Printemps aura lieu du 8 au 10 juin à la Beaume (Aix en Provence); elle se prépare dès aujourd’hui en ligne: http://www.fing.org/universite/
Posted by Philippe Silberzahn on avril 21, 2005 at 08:00 AM dans Actualité | Permalink | Commentaires (0) | TrackBack
Francis Mer et les excès du libéralisme
Ainsi donc, Francis Mer, ancien ministre de l'économie, et ancien patron, est candidat à la présidence du MEDEF aux côtés de Guillaume Sarkozy. Ce n'est pas le lieu de commenter cette élection, mais comme l'ancien ministre, et désormais candidat, livrait ses pensées aux Echos aujourd'hui, j'ai relevé qu'il déclarait: "Ce qui arrive actuellement aux salariés de Rover illustre les excès d'un libéralisme que nous récusons." Voilà, nous vivons dans un pays où le futur patron des patrons attaque le libéralisme. Il n'y a que la France pour faire ça. Que l'Humanité combatte les excès du libéralisme, ça se comprend, mais le patron des patrons, on en reste bouche bée.
C'est dire à quel point notre pays est déboussolé pour qu'un patron
n'ose même plus oser penser que le libéralisme est une bonne chose. Mais
non, voilà, dans un climat d'affolement des élites, il faut être social
pour être politiquement correct. L'entreprise, c'est mal.
N'importe
quel manager vous dira que Rover est simplement mort d'une gestion
aberrante qui n'a rien à voir avec les "excès du libéralisme", une
gestion dont, d'ailleurs, une grande et longue partie se fit sous un
régime nationalisé. The Economist daté du 16 avril 2005 fait
en effet malicieusement remarquer que, en fait, Rover est une victime classique
de la politique industrielle. C'est l'inconstance du gouvernement
britannique durant des décennies qui a fait que Rover aboutit à la
liquidation, pas le libéralisme pur et dur. De même que l'inconstance française a produit Bull et le Crédit Lyonnais des années 90. On oublie que British Leyland, fleuron des entreprises nationalisées anglaises, finit en ruines dans les années 80, avant d'être une première fois sauvée par le "libéralisme excessif" japonais, puis par le libéralisme excessif allemand, et quand cela ne suffit plus à réanimer le cadavre, fut soldé à un groupe d'opportunistes.
Rover n'a pas sorti un nouveau modèle depuis plusieurs années. Pas
la moindre innovation. Voilà, c'est simple. Une entreprise mal gérée
fait faillite: si Francis Mer pense que c'est excessif, que
suggère-t-il? Le fait que Bull vive sous perfusion étatique depuis des
années ne condamne pas nécessairement l'implication de l'Etat dans
l'économie, alors pourquoi l'échec d'une entreprise doit-elle
symboliser les "excès d'un libéralisme"?
On n'ose penser que la déclaration de Francis Mer est motivée par une double considération politique: celle de son élection - rester politiquement correct, et celle du referendum du 29 mai - surtout, faire profil bas et montrer qu'on est super sociaux aux sommets de l'Etat. On n'ose vraiment pas y penser. Non, vraiment pas. Ah on se prend à rêver d'un
pays où l'opposition s'opposerait, au lieu de poser en photo avec le pouvoir, où les patrons défendraient les
entreprises et les partis de gauche défendraient les faibles, où la
droite serait vraiment de droite, où les pro-européens auraient le
courage de défendre leurs arguments, où ils y auraient de vrais débats de fond, plutôt que des crises d'hystérie... un autre pays que la France, quoi.
Posted by Philippe Silberzahn on avril 20, 2005 at 08:00 AM dans Opinion | Permalink | Commentaires (4) | TrackBack
Clockspeed : vitesse d'horloge, modularisation et intégration, par Charles H. Fine
On a eu la bonee idée de me conseiller la lecture d'un livre qui semble être passé relativement inaperçu lors de sa sortie, ce qui est fort dommage. Ce livre s'intitule "Clockspeed" (vitesse d'horloge) et il a été écrit... en 1998 par Charles Fine, à l'époque chercheur au MIT - mais qui semble avoir disparu depuis. Selon Fine, différentes industries évoluent à des rythmes différents, et ce décalage entraîne une série de conséquences intéressantes. Les chercheurs en génétique travaillent sur les mouches, car celles-ci produisent une génération en quinze jours; cette évolution accélérée (vingt générations en un an) permet de comprendre l'évolution d'espèces plus lentes comme les humains. Fine applique la même approche en étudiant les industries à haute vitesse d'horloge (Internet, électronique, informatique) pour comprendre les autres industries.
Sur la base de cette observation, Fine estime que la compétence essentielle de l'entreprise est la conception de sa chaîne de production (Supply chain), qu'il définit comme le choix des compétences dans lesquelles investir le long de la chaîne de valeur en les internalisant, et celles qu'il faut sous-traiter. Dans une industrie à haute vitesse d'horloge, cela nécessite d'ajuster en permanence cette chaîne de compétences, en fonction de l'évolution de l'environnement: une compétence pourra être cruciales à un moment donné, et accessoire à un autre moment.
Fine réfléchit également à la grande question de la modularisation.
Selon lui, lorsqu'une nouvelle technologie émerge, la performance est
le facteur le plus important. Seule l'intégration permet de maximiser
la performance et donc les premiers fabricants ont tendance à tout
faire eux-mêmes. Lorsque la technologie atteint un certain niveau de
maturité, la performance devient moins importante, et le prix prend
plus d'importance. Dès lors s'engage un processus de modularisation,
seul à même de simplifier l'architecture et de s'appuyer sur un réseau
de partenaires pour à la fois abaisser les coûts et accélérer le
développement. La modularisation s'appuie sur l'idée que l'information
nécessaire à la réalisation des modules et à leur assemblage se trouve,
non pas chez le fabricant, mais en quelque sorte publiquement insérée
dans l'architecture elle-même. C'est ainsi qu'un fabricant de carte
video pour PC n'a pas besoin de travailler chez Dell pour que sa carte
fonctionne: les specs sont publiques et il peut fabriquer son module.
Fine
fait ensuite remarquer que le mouvement démodularisation est
généralement suivi d'un mouvement inverse de réintégration: la
modularisation a tendance en effet à conduire à une concurrence par les
coûts (banalisation des offres) qui entraîne une consolidation du
secteur permettant cette réintégration. Par exemple, Microsoft a
commencé à intégrer verticalement dans les années 80 en passant du
système d'exploitation aux applications bureautiques. La lutte de
l'entreprise autour de son navigateur était aussi la lutte entre une
vision modulaire (le navigateur est une application comme une autre) et
intégrée (il est partie intégrante du système d'exploitation).
Résultat, l'industrie se développe par une série d'aller-retours, une
sorte de double hélice en 8 horizontal. Au cours de cette évolution,
les compétences-clés requises changent radicalement, et la force de
l'entreprise est de savoir s'adapter à ce changement.
Selon Fine, l'accélération de la vitesse d'horloge d'une industrie entraîne trois conséquences:
- un accroissement de la fréquence de lancement de nouveaux produits,
entraînant une importance croissante de l'approche "projet", y compris
aux plus hauts niveaux du management;
- une compression du temps de développement, et donc une pression pour
développer des "semi-produits" plus génériques, et donc plus facilement
déclinables;
- une implication plus forte du top management dans la conception
"dynamique" de la chaîne de production (au sens large) comprise comme
l'ensemble des processus de conception, fabrication, livraison, c'est à
dire la définition des compétences-clés.
Le livre contient également pleins d'éléments sur la politique de
sous-traitance - comment choisir les compétences clés - gardées en
interne - de celles que l'on peut sous-traiter; intéressant pour ceux
qui veulent éviter le syndrôme IBM en 1981, sous-traitant à Microsoft
et Intel les deux fonctions les plus stratégiques du PC. Un livre
indispensable pour étudier de manière structurée les industries en
évolution rapide.
Posted by Philippe Silberzahn on avril 19, 2005 at 08:00 AM dans Revue | Permalink | Commentaires (0) | TrackBack
Le scénario de réussite dans les marchés en rupture
Le 21 avril matin, Benoit Sarazin, du Cabinet Farwind, fera une intervention sur le thème des marchés en rupture. Selon Benoit Sarazin, ces ruptures sont de différentes natures : Ces ruptures sont sources d'incertitudes, et il est difficile pour les équipes dirigeantes de déterminer leur "scénario de réussite", c'est-à-dire la stratégie et le plan d'action qui vont les amener à profiter pleinement de ces ruptures. La session consistera en une présentation d'une heure environ d'une méthode innovante qui est l'aboutissement de vingt ans d'expérience de ce type de problématique. Elle sera suivie d'un débat qui permettra d'échanger sur le sujet. Si vous souhaitez assister à cette cession, merci de prendre contact directement avec Benoit Sarazin (benoit.sarazin at farwind.com)
· Ruptures technologiques (ex: l'impact de l'internet sur de nombreux secteurs)
· Ruptures réglementaires (ex: la suppression du monopole de l'électricité)
· Ruptures provoquées par la promotion d'un nouvel usage (ex: le succès des monospaces dans l'automobile)
· Etc...
Posted by Bernard Buisson on avril 15, 2005 at 10:29 PM dans Actualité | Permalink | Commentaires (1) | TrackBack
Conférence des mardis de l'innovation au CNAM: l'innovation chez Alcatel
Mardi 12 avril 2005 - L'innovation chez Alcatel
Alcatel est l'un des trois plus grands groupes mondiaux d'équipements de télécommunications. Dans un contexte très concurrentiel et cyclique, Alcatel a su se repositionner comme leader sur les nouvelles vagues technologique : Centraux téléphoniques de nouvelle génération, ATM, fibres optiques, réseaux GSM, puis UMTS, ADSL... L’organisation et la gestion de l’innovation chez Alcatel, analyse de cas.
Intervenante : Joëlle Gauthier, directrice de la Recherche et du Développement du groupe Alcatel
Plus d'info: http://www.innovation-cnam.org/
Posted by Philippe Silberzahn on avril 7, 2005 at 08:00 AM dans Actualité | Permalink | Commentaires (0) | TrackBack
Symbian, Microsoft et le marché des téléphones mobiles
Petite nouvelle intéressante: Symbian et Microsoft viennent de signer un accord permettant à Symbian de licencier le système de synchronisation ActiveSync de Microsoft. Pour ceux qui ne le sauraient pas, les deux entreprises produisent toutes les deux un système d'exploitation pour téléphone mobiles; elles sont donc concurrentes. En outre, concurrence Microsoft sur son coeur de métier, ça peut être risqué. néanmoins, l'accord est une réalité. Cela suggère plusieurs choses je crois: d'abord, une certaine reconnaissance par Microsoft de l'existence, et du relatif succès, de Symbian, qui équipe un nombre croissant de téléhones hauts de gamme. Ensuite, une reconnaissance par Symbian de son échec à produire un outil de synchronisation qui fonctionne correctement. J'ai récemment acheté un Nokia 6670, dans l'espoir d'avoir une continuation de mon PC avec emails, contacts et agenda, et force est de constater que Symbian est très en retard sur la question: l'outil de synchronisation fourni reste primitif (quand il ne plante pas Outlook en effaçant ou dupliquant des paquets de noms). Enfin, cet accord souligne également la force de Microsoft dans le domaine mobile. Ses tentatives ont jusque-là été plutôt des échecs: il y a peu de téléphones Microsoft sur le marché, et son système d'exploitation ne suscite guère l'enthousiasme. Néanmoins, sa position dominante avec Outlook et son grand-frère Exchange, lui offrent un moyen de choix pour s'imposer dans le domaine professionnel: la synchronisation est en effet l'une des questions essentielles à résoudre dans ce marché. Il semble que seul Microsoft réussisse à fournir un outil qui fonctionne, et s'en serve comme cheval de Troie pour se réinviter dans le débat... Il se pourrait bien que Symbian regrette un jour d'avoir négligé cette question.
Posted by Philippe Silberzahn on avril 6, 2005 at 09:00 AM dans Actualité | Permalink | Commentaires (0) | TrackBack