Interview de David White, Directeur de la politique d'innovation de la Commision Européenne

A lire dans les Echos Innovation aujourd'hui, une interview de David White, Directeur de la politique d'innovation à la Direction Générale Entreprises et Industrie de la Commission Européenne. Le titre donné à l'article par les Echos est sans équivoque : "L'Europe risque de ne plus faire partie des pays riches".

Il confirme que la stagnation de l'Europe en terme de R&D par rapport aux Etats-Unis et au Japon, combinée à la montée en puissance de la Chine et de l'Inde, comme pays innovateurs, augure mal de l'avenir.

A acheter en kiosque aujourd'hui, ou à lire sur www.lesechos.fr

Posted by Bernard Buisson on janvier 25, 2006 at 02:44 PM dans Entretien | Permalink | Commentaires (0) | TrackBack

Fabriquer le futur: entretien avec Eric Seuillet

Nous avons rencontré Eric Seuillet, auteur de "Fabriquer le futur", avec Pierre Musso et Laurent Ponthou.

IT: Qui êtes-vous ?
ES: J'ai créé et j'anime E-Mergences : il s'agit d'une société de conseil en prospective appliquée, dont l'originalité est de fonctionner en réseau. La vocation d'E-Mergences est définie dans son slogan "La Fabrique du futur": il s'agit d'aider les entreprises à imaginer et créer les produits et services de demain. Grâce aux ressources de notre réseau, nous sommes capables de "coacher" nos clients en apportant méthode, cohérence et expertise tout au long du processus complexe qui est celui de l'innovation de rupture.

IT: Quel est le propos du livre ?
ES: Le propos de base du livre est résumé dans son titre et dans son sous-titre : "Fabriquer le futur" renvoie à l'idée que l'innovation est un processus volontariste. Plutôt que de subir les contingences de court terme de la technologie et du marketing, les entreprises devraient beaucoup plus se projeter dans l'avenir. Et celui-ci loin d'être écrit d'avance peut largement se rêver et s'imaginer!
"L'imaginaire au service de l'innovation" indique justement que la vraie innovation ne sort plus seulement de démarches rationnelles, mais qu'il faut hybrider celles-ci avec des démarches beaucoup plus "cerveau droit", en un mot réhabiliter l'imagination, le rêve, l'intuition, la sensibilité pour mieux innover.

IT: Quelle est la problématique évoquée ?
ES: La problématique centrale est de remettre le client au cœur du processus d'innovation. Notons au passage que le client n'est pas qu'un consommateur… C'est là que cette notion d'imaginaire est capitale pour appréhender le client dans toutes ses dimensions humaines, capter ses désirs et déceler ses frustrations.

IT: Les solutions apportées ?
ES: L'innovation de rupture est un jeu subtil pour les entreprises car elle nécessite stratégie, moyens (toujours plus importants) et un bon "time to market"… car les erreurs coûtent cher. D'où la nécessité d'être proactif plutôt que simplement réactif. C'est dans ses conditions que les entreprises pourront prendre une longueur d'avance. Pour comprendre le fonctionnement des entreprises les plus performantes en matière d'innovation, nous avons mené une vaste enquête en prélude à la rédaction de notre livre. Nous sommes ainsi allés à la rencontre de près d'une centaine d'acteurs ou penseurs de l'innovation : managers, experts, chercheurs, consultants. Notre constat : s'il n'y a pas de solution toute faite, des voies sont prometteuses. On peut les résumer par quelques mots clés : développer la connaissance " intime " des clients par l'appréhension de leurs valeurs, de leurs styles de vie, et l'observation fine de leurs comportements. Cela signifie notamment le développement des sciences humaines en entreprise (sociologie, anthropologie, ethnologie, ergonomie) - montée en puissance des créatifs dans les processus de conception (fort développement de la fonction design) - réhabilitation de la prospective (au delà des simples tendances de court terme et des épiphénomènes de mode) - implication accrue de l'entreprise dans la société (notion de responsabilité sociale, d'entreprise citoyenne, dé développement durable), et donc ouverture sur l'extérieur  -  interdisciplinarité et transversalité.

IT: Quelques anecdotes par rapport au livre ou au sujet ?
ES: J'ai mentionné que les entreprises recouraient de plus en plus aux sciences humaines pour renouveler leurs approches, principalement en marketing. Mais moins connu est l'appel aux artistes ou auteurs de science-fiction pour nourrir l'innovation. Qui sait par exemple que l'Agence Spatiale Européenne favorise des rencontres entre des auteurs de science-fiction et des chercheurs pour challenger ces derniers et stimuler leur imagination ?

Plus d'info sur le livre: http://www.e-mergences.net/Livre.html

Posted by Philippe Silberzahn on mars 22, 2005 at 08:00 AM dans Entretien | Permalink | Commentaires (1) | TrackBack